Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Cette vie bonne s’inscrit dans un contexte communautaire, comme le souligne Lee Irwin (2000, 3). Les Inuits étaient connus pour leurs sculptures, les Cris célèbres pour leurs piquants de porc-épic ou encore les Anichinabés admirés pour leurs sculptures sur bois31… Leur créativité fait partie de ce que le penseur mohawk Taiaiake Alfred nomme « résurgence » (voir infra). Elle lui chuchote « Te voilà » (Bacon 2013, 34). Pendant une semaine, ils partageront les rituels ancestraux de leurs mentors autochtones, Grégoire et Marceline, et apprendront comment ceux-ci surmontent leurs problèmes. Les traditions spirituelles et culturelles autochtones sont transmises oralement. C’est — comme on dit — une histoire à suivre. J’examinerai d’abord le concept de spiritualité autochtone, employé par des autrices[3] autochtones, en évaluant l’adéquation de ce concept de spiritualité pour l’étude des traditions « spirituelles » autochtones. Le chef de Membertou, Terry Paul, aurait voulu acquérir jusqu'à 100 % de l'entreprise de pêcherie Clearwater. La s… Dans la dernière partie, j’ai proposé d’appréhender la spiritualité autochtone comme dimension de la « résurgence » autochtone : une posture personnelle et collective de résistance et de créativité, nourrie à une tradition contextualisée et actualisée. Ce dialogue dialogique, qui diffère du dialogue dialectique, se fonde sur cette présomption que nul n’a accès à l’horizon universel de l’expérience humaine et que c’est seulement en évitant de postuler unilatéralement les règles d’une rencontre que l’Homme peut avancer vers une compréhension plus profonde et plus universelle de lui-même et de ce fait se rapprocher de sa propre réalisation » (Panikkar 1985, 155). Rite de chasse autochtone. Par l’entremise des pensionnats autochtones, elles encouragèrent dans l’esprit des communautés une désaffection et même une aversion envers ces traditions. Ils ne peuvent être bien compris indépendamment de leurs dimensions spirituelles, mais ils ne sont pas compris adéquatement si on les appréhende d’abord à ce niveau. C’est toute la vie qui est imprégnée de respect et de reconnaissance envers les dons du Créateur (Porter 2006, 96-98). Bonne discussion ! S’il est vrai qu’on peut « galvauder » les traditions spirituelles autochtones et les utiliser « à toutes les sauces », on retrouve toutefois certaines convergences entre plusieurs autrices et chez les aînées autochtones reconnues comme porteuses des traditions. Elle serait aussi fondue dans la vie quotidienne au point de devenir indiscernable pour un regard religieux. Dans la présente politique, le terme « spiritualité autochtone » fait référence aux convictions et pratiques spirituelles que les peuple… Pourtant, ni l’une ni l’autre notion ne semblent totalement adéquates à l’étude. Cette rencontre et ce qui s’y joue sont cruciaux pour l’étude de la spiritualité autochtone. « Quel est ce manifeste que je dois écrire ? ». Cet ordonnancement est hérité d’une théologie alliée au colonialisme du xvie siècle, où on pouvait prétendre parler à partir de la perspective transcendante de Dieu — Dieu ayant été remplacé depuis par une Raison à valeur universelle (Mignolo 2007, 162-163). Elle lui redonne tout un monde qui apaise sa souffrance portée depuis le déracinement du pensionnat et l’aliénation urbaine. Tout comme le son d’un tambour de la combinaison de la peau et du bois, cette spiritualité trouve souvent dans un imaginaire collectif contemporain un écho où résonnent tout autant des éléments de traditions et de pratiques spirituelles autochtones que des aspirations, idéaux et désirs non autochtones. Son rapport à Toundra est intersubjectif et l’écriture devient une véritable prière. Spiritualité autochtone Rituels de naissance Les retrouvailles de juillet. On sait que les ethnologues se sont longtemps reconnu le devoir de recueillir les objets culturels autochtones comme autant d’artefacts à préserver de l’inévitable disparition des Autochtones, en les consacrant comme futurs vestiges d’un passé révolu. Par exemple, ne devient pas homme ou femme de Médecine qui veut. La présence de variants ne fait rien pour améliorer la situation. « J’me sentais en confiance, j’avais les yeux fermés, pis j’avais confiance en Grégoire », nous avoue Charles au cours de l’épisode après une séance de purification. Cette situation spirituelle et historique, avec ses paradoxes qui sont précisément ceux de tant de sujets coloniaux, doit faire partie de ma rencontre de la spiritualité autochtone. Si vous n'êtes pas à l'aise avec l'utilisation de ces informations, Un Noël autochtone À Noël, le francophile Thomas Edwards mêle traditions chrétiennes et autochtones. TABLE DE MATIERES 1) Introduction 2) Un rappel 3) Spiritualité autochtone 4) Les esprits 5) Leurs terre 6) Objets rituels 7) Leurs principes 9) Les rituels 10) Quelques règles 11) Les mythes Les esprits L’animisme, c’est la croyance qu’un esprit existe dans chaque chose fait par Dans la langue mohawk, un ensemble de mots rattache le spirituel au pouvoir. Elle échappe à toute objectivation parce qu’elle est résurgence, source d’une « multiplicité de pensées et d’actions ». D’autres termes pourraient être utilisés ou privilégiés par les peuples autochtones, y compris certains termes touchant plus spécifiquement une nation, une langue, un lieu et (ou) un peuple. Ses recherches actuelles portent principalement sur les théologies contextuelles, les spiritualités autochtones anticoloniales d’ici et d’Amérique latine, et l’analyse critique de l’imaginaire colonial à propos des peuples autochtones. Marceline et Grégoire, mentors autochtones, Nathaëlle, Natasha Kanapé Fontaine, l'accompagnatrice et Charles. Dans un ouvrage fondateur pour l’application de la spiritualité autochtone au milieu carcéral, J.B. Waldram affirme qu’en la caractérisant comme une religion, on obligerait malencontreusement les détenus autochtones à choisir entre leur tradition autochtone et leur éventuelle foi chrétienne (Waldram 1997). Dans ma propre étude, je m’efforce de répondre positivement à l’invitation de la théologienne Denise Nadeau à faire son autoethnographie (Nadeau 2012, 421, 427-432). Si les études postcoloniales s’efforcent de mettre en évidence le colonialisme de la pensée occidentale et ses modes de représentation de l’Autre, elles le font à partir de théories européennes et nord-américaines (Foucault, Derrida, Gramsci et Guha) qui parlent des « subalternes ». Only the West has that privilege. » Bien au contraire, comme toute spiritualité vivante, « la spiritualité autochtone » est actualisée. In traditional indigenous cultures, access to power is gained through balancing the diverse aspects of our being, harmonization with the natural forces that exist outside us, respect for the integrity of others and the diverse forms of power, and knowledge, and ritual. Aux États-Unis, plusieurs rites autochtones furent aussi interdits jusqu’à la promulgation du American Indian Religious Freedom Act (1978). Dans la langue mohawk, ce terme signifie le peuple dont l’essence est « permanente » ou « originaire », c’est-à-dire les peuples autochtones d’Amérique du Nord. Leur spiritualité tient davantage d’une vision du monde que d’un ensemble de pratiques culturelles ... un ensemble de rites divers et complexes permet aux membres de ... Médecine autochtone et pratiques de guérison D’une autre manière, c’est à ce monde du rêve que fait fébrilement écho Natasha Kanapé Fontaine (1991 -), tournée vers un avenir énigmatique entre sa terre d’origine et l’inquiétante urbanité : Kanapé Fontaine se ressource aussi aux figures traditionnelles de Papakassiku, d’Atiku[13], ou encore de la Femme du Ciel, mère de l’humanité jadis tombée du monde du ciel sur le dos de la Grande Tortue, île primordiale sur la mer originelle et terreau de toute vie. Chez elle comme chez d’autres de sa génération, cette invention de soi est une herméneutique de soi où l’on s’efforce de déchiffrer d’une manière neuve les « bâtons à messages » soigneusement placés sur les pistes par les ancêtres, à l’attention de celles qui suivront. Il peut s’agir par exemple de la réduction de la spiritualité autochtone à quelques règles de vie à valeur universelle (respect, harmonie, harmonie avec la nature, partage, gratitude), de quelques pratiques symboliques (telles que la purification à la sauge, le capteur de rêve ou la hutte de sudation), intégrées dans une vie vécue en contexte généralement allochtone, ou encore de la recherche de son animal tutélaire (totems)[1]. Plus d'informations, Jean-François Il permet de classer les traditions dont il s’agit sous la catégorie générale et occidentale de spiritualité. I first examine the concept of native spirituality as it is used by native authors, to assess if it fits the study of native «spiritual» traditions. Au coeur d’une rencontre des spiritualités autochtones. Cette spiritualité est englobante : elle concerne toute la vie, plutôt qu’un aspect spécifique. Nous utilisons les témoins de navigation (cookies) afin d'opérer et d’améliorer nos services ainsi qu'à des fins publicitaires. Le concept de résurgence marque les discours et les pratiques militantes autochtones des dernières années. Il n’est pas moins occidental que le précédent, ce qui implique d’autres risques de biais allochtones. La spiritualité autochtones exprime une croyance dans l'animisme. Elle l’est aussi au regard des appropriations culturelles que nous avons déjà évoquées et qu’elle est susceptible de faciliter. Originaire de Kahnawake et professeur à l’Université de Victoria, Taiaiake Alfred figure parmi les autrices autochtones les plus influentes au Canada. En plus de contribuer à la sauvegarde du patrimoine culturel, la spiritualité vise à surmonter les multiples conséquences communautaires, familiales et psychosociales du colonialisme (Boudreau et Nabigon 2000). L’imaginaire spirituel qui m’habite depuis mon enfance, ce n’est pas seulement celui d’un Québécois catholique : il est formé de paysages à la beauté apparemment intemporelle, où mon grand-père agriculteur Joseph-Olivier Fournier marquait sa terre et ses ans de rituels cosmiques, simples et purs. Elle écarte cependant des choix individuels non « coutumiers » d’Autochtones, qui choisiraient par exemple des voies ne correspondant pas à une pratique bien implantée dans les communautés et dans leurs mémoires collectives. La spiritualité autochtone suscite un intérêt parmi un certain nombre d’allochtones. Au coeur de sa proposition se trouvent le concept de territoire (land) et l’affirmation de son primat sur le paradigme de l’histoire : une idée majeure pour la suite de la pensée politique autochtone (Deloria Jr. 2003, 61-75, 113-132). Parmi les croyances et les valeurs de la spiritualité autochtone, nous pouvons souligner celles-ci: L’existence d’un Dieu unique, spirituel, tout-puissant, créateur du ciel et de la terre; un Dieu d’une grande sagesse, que l’on nomme parfois Grand Esprit ou Grand Mystère. Il est peuplé des êtres invisibles qui soutiennent la vie, dans ce territoire silencieux dont la beauté rejaillit sur la poétesse : Dans un autre recueil Un thé dans la toundra, Bacon parle abondamment de sa rencontre avec Toundra, mère primordiale dont elle fut aliénée et qu’elle va retrouver avec bonheur (Bacon 2013). Le deuxième épisode du documentaire Rite de passage : Au cœur des valeurs traditionnelles innues, présenté jeudi sur ICI Radio-Canada Télé, suit deux Québécois au parcours difficile. Présente des textes où l’on décrit les rites religieux avec des fiches d’exploration. It is one of the few parts of ourselves which the West cannot decipher, cannot understand and cannot control… yet.”. En somme, elle aborde la spiritualité autochtone comme pratique de sujets autochtones, pratique à contenus ouverts et vivants. Il perpétuerait l’opinion des premiers missionnaires, qui considéraient les Autochtones comme « des êtres religieux mais sans véritable religion » (Laugrand 2013, 213). Ce ne sont que quelques exemples. This is what spirituality means to the Mohawk » (Porter 2006, 96). Selon lui, ce concept ne fait que rendre « plus opaque » ce dont il est question avec les traditions autochtones. Ceux-ci découvrent les rites liés au tabac, ils apprennent à utiliser les plantes médicinales que la nature met à leur disposition. Elle est mouvement spirituel en liberté. Pour Nicholas Flood Davin, haut fonctionnaire canadien au coeur de l’expansion du système des pensionnats autochtones, la contribution des Églises à la civilisation des Autochtones consistait à leur faire abandonner « leur simple mythologie indienne » pour le christianisme car toute civilisation est fondée sur une religion, et donc aussi toute oeuvre dite civilisatrice (Davin 1879, 14-15 ; Miller 1996, 102). À la place du concept de spiritualité, Laugrand propose celui de corporalité, qui rend mieux compte de la dimension matérielle et sensorielle des pratiques autochtones, et celui de cosmologie, plus englobant, moins ethnocentrique et à même d’intégrer les nouveaux apports externes. Vine Deloria Jr. (1933-2005) en est sans doute l’auteur le plus marquant. Après ses premières classes en lettres (les «prépas» françaises), suivies d ’ études en philosophie (doctorat à l ’ Université de la Sorbonne et post-doctorat à l ’ Université de Montréal), Myriam Jézéquel remplit des mandats de recherche et de rédaction. Elle voue au malentendu et à l’échec tout effort allochtone de la comprendre sans affronter les moteurs de ce désir de compréhension en contexte colonial. Cela ne va pas sans risques de projection et de fantasmes parmi un public allochtone. Avec le tournant décolonial il s’agit de reconnaître la valeur épistémologique et théorique des savoirs qu’une science (post)coloniale appréhende plutôt comme objets d’étude et de se tenir aux points de rencontre des épistémologies (Grosfoguel 2007 ; 2011 ; Mignolo 2012). Il traverse le monde en observateur, en portant sur les choses l’éclairage de sa mémoire familiale et communautaire. Spiritualité autochtone lieu de culte wikipedia Spiritualité amérindienne — Wikimini, l'encyclopédie pour . Le retour à la spiritualité est indissociable de cette résistance globale (Goulet 2012). La Première Nation Sipekne'katik de son côté a déposé un recours en justice. La spiritualité amérindienne suit une tradition polythéiste (on croit en plusieurs dieux). Il n’en va pas autrement dans une autre pratique littéraire autochtone, la poésie. Il y a donc de quoi faire preuve de suspicion devant ces différentes transformations. Cette définition ne prétend pas rendre compte de l’ensemble des enjeux relatifs à la spiritualité autochtone, si on la considère par ses contenus traditionnels : baptême et cérémonie des premiers pas ne sont pas interchangeables. Peut-être parce que la spiritualité autochtone serait une démarche partagée, qu’on soit anishinabé, atikamekw, abénakise, wendat, crie, innue ou mohawk. Elle est intertribale. Quelques « religions syncrétiques » uniques, telles que la religion des trembleurs dans la région des Salish de la côte,combinent les rites autochtones traditionnels et les pratiques européennes. Smith écrit : Concepts of spirituality which Christianity attempted to destroy, then to appropriate, and then to claim, are critical sites of resistance for indigenous peoples. Mais sous sa plume cette Femme tombe de haut et devient figure d’un désarroi très contemporain : je n’ai rien semé pour nourrir mon espoir, les jambes balancent les pieds sur l’asphalte. Le fait d’outrepasser ces règles et bien d’autres expose à la critique de même qu’à une relation perturbée avec le monde invisible. En effet, jauger tous les discours sur la spiritualité autochtone à un critère d’authenticité reviendrait à ignorer leur caractère dynamique, évolutif et pluriel. un peuple amérindien. L'âge moyen des Autochtones du Canada est de 25 ans alors qu'il est de 35 ans pour l'ensemble des Canadiens. Les troubles atteignirent aussi Kahnawake, qui fut d’abord occupée militairement puis entourée de postes de contrôle durant la même période. Ces rites font office de mémoire de la source originelle ou de l’essence de tout acte. L’ascendance autochtone de plusieurs n’est pas claire. Il a récemment publié (2017) D. Couture et J.-F. Roussel, dir., Théologies de la vie, Leuven / Paris / Bristol, Peeters (Terra Nova). Les Mohawks de Kanehsatake refusèrent ce projet et la situation se dégrada au point où 4000 soldats furent déployés autour de la pinède, où les résistants étaient retranchés, dont plusieurs armés, durant plusieurs semaines. Le parcours personnel s’inscrit forcément dans une démarche culturelle et communautaire. Porter expose avec concision le sens de la spiritualité autochtone : « If we want a good life then there has to be respect — to Mother Earth and to all the natural things that the Creator made. Rite de passage : un contact avec les traditions autochtones pour cheminer après la dépendance, Quand des Autochtones viennent en aide à des non-Autochtones. Puisque les Autochtones emploient habituellement le terme spiritualité au singulier, j’accepte cet usage, tout en notant le risque d’appauvrissement qu’il comporte. Il puise directement dans la tradition spirituelle de la Maison Longue, la Grande Loi de la Paix, pour analyser la situation coloniale des Onkwehonwe (voir supra) puis proposer des chemins de résistance et de résurgence. L’agriculture, le domaine idéal pour se garder en forme, Plus de télétravail, moins d'espaces de bureaux, « Et s'il y avait une autre solution? La plupart des Églises abandonnèrent aussi leur pastorale hostile pour s’engager dans une attitude tolérante, voire de valorisation de la spiritualité autochtone. La spritualité autochtone peut être considèré comme une religion polythéiste mais il peut être une religion monothéiste aussi. En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio-Canada a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. ... aident à expliquer le sentiment intense et sacré d'appartenance à la nature qui demeure profondément ancré dans la spiritualité autochtone. Nous souhaitons éviter l’essentialisation de la spiritualité autochtone, essentialisation qui donne souvent prise à son objectivation puis aux manipulations évoquées supra. Quelques expressions spirituelles contemporaines de la « résurgence » autochtone. De plus, le caractère secret de certaines cérémonies ou de certains enseignements nous rapproche d’un certain sens du sacré, que les Autochtones considèrent d’ailleurs comme faisant partie de leur spiritualité. Plusieurs organismes communautaires ont donc mis … « Ça inquiète beaucoup les gens qui exploitent les animaleries, les éleveurs, les gens des sociétés de protection des animaux. Myriam Jezequel. Éléments religieux . peut décrire un rite initiatique ou funéraire. Il s’agit de l’une des plus importantes cérémonies traditionnelles iroquoises, au cours de laquelle on soulignait le décès d’un chef ou d’une mère de clan, héritiers des premiers chefs institués par le Pacificateur ; on pleurait alors la personne défunte, avant de se remémorer les origines de la Grande Loi de la Paix puis de transférer sur un nouveau chef ou une nouvelle mère de clan l’esprit et le nom originels que la personne défunte avait elle-même portés. L’anthropologue Frédéric Laugrand (2013) propose plutôt d’« en finir avec la spiritualité autochtone ». C’est sur le canevas de la Cérémonie des Condoléances[7] qu’il écrit un de ses ouvrages les plus marquants (Alfred 2009a). Quoique neuves, les pensées contemporaines de la résurgence s’inscrivent dans une tradition. C’est pourquoi elle choisit de ne pas donner une définition générale et statique du concept de résurgence (Simpson 2011, 25). Non sans laisser transparaître, dès le début du recueil, son hésitation d’Autochtone devenue urbaine. ), mais plutôt des rapports établis entre eux et des horizons d’interprétation variés, y compris allochtones. Par la suite, nous présentons en survol le « retour à la tradition » engagé parmi les peuples autochtones depuis le début des années 1970. Grégoire et Marceline partageront leurs rituels ancestraux et les diverses traditions qui les lient à la Terre mère avec les deux protagonistes. Ces deux concepts sont éclairants, à condition de ne pas perdre de vue la dimension éthique et pragmatique des pratiques dont il est question ici et qui s’exprime notamment dans un travail de « guérison » personnelle et collective. La spiritualité autochtone n’est pas simplement un cas particulier d’un phénomène plus général, la spiritualité ; en tout cas elle ne s’y laisse pas résumer. Si on se définit comme « autochtone », c’est parce que les différences intertribales ont perdu de leur importance au regard du problème du colonialisme : « Aujourd’hui, 500 ans après l’action colonisatrice de l’Europe, nous sommes davantage frères qu’avant 1492, frères de souffrance, frères de classe sociale. Notice : la citation ci-dessous offre un bel exemple qui démontre comment la spiritualité autochtone influence leurs actions aux quotidiens. Ce sont ces façons de faire que vont expérimenter Charles et Nathaëlle, des pratiques qui vont les plonger au cœur de la nature et du territoire. Un mouvement de décolonisation autochtone s’amorce en Amérique du Nord à la fin des années 1960 et au début des années 1970 (Deloria Jr. 2003, 4-5). Cela reflète la fragilité de la spiritualité comme objet d’étude académique, susceptible d’être cerné par une définition conceptuelle. Il est aussi interdit de consommer de l’alcool avant une cérémonie ou de photographier la plupart des cérémonies. La spiritualité autochtone doit s’actualiser encore aujourd’hui. Nous ne traitons pas ici de contenus spirituels autochtones (symboles, rites, récits, etc. Cette théorie, ou plutôt ces théories multiples postuleraient la relation entre les choses, plutôt que des concepts d’entités isolées, car selon elle ces entités n’existent pas de manière isolée. Le spirituel devient mouvement politique, novateur, subjectif et collectif. Le découpage conceptuel requis : spiritualité, religion, patrimoine, récits, rites, règles Tradition: Spiritualité autochtone Appartenance: Spiritualité autochtone (Innus-Montagnais) Groupe: La communauté d'Uashat-Maliotenam Paroisse, congrégation ou équivalent: La communauté d'Uashat-Maliotenam (Innus-Montagnais) Classé sous Pratique religieuse (9300), Pratique rituelle (9320), Rite … L'idée de base est simple : il s'agit de partir à la rencontre de l'autre. Alfred et Simpson s’inscrivent dans des champs disciplinaires a priori étrangers à la spiritualité : le premier pratique la philosophie politique et la seconde est théoricienne et écrivaine. Rite de passage , un documentaire où l'on s'inspire du mode de vie traditionnel autochtone pour s'attaquer à des problèmes modernes. En contrepartie, si on y trouve une expression spirituelle, elle prendra des formes neuves, actualisées, ouvrant de nouvelles possibilités de sens. Elle demande une décolonisation théorique, théologique mais tout autant subjective. Le concept de spiritualité autochtone, pour sa part, ne va pas sans ambigüités. Puisqu’on rattache le concept de spiritualité à ses origines chrétiennes, n’est-il pas intéressant de remarquer que la ruah’ sémitique et biblique, traduite par « esprit », est tout aussi étrangère à la métaphysique dualiste qu’à la distinction entre sacré et profane ? Cette fois encore, deux non-Autochtones partent à la rencontre d’Autochtones. En dernier, la plupart sont quand Nous utilisons les témoins de navigation (cookies) afin d'opérer et d’améliorer nos services ainsi qu'à des fins publicitaires. Malgré la persistance de quelques toponymies autochtones, la population immigrante de cette région a intériorisé le récit de l’arrivée d’un premier colon à la fin des années 1820, rapidement suivi par d’autres, sans référence aux peuples originaires de ce territoire ni à leur destin ultérieur. Kanapé Fontaine représente une génération autochtone urbaine, qui n’a pas connu directement la tradition spirituelle innue portée par les anciens, une génération pour qui l’expérience du territoire est un écartèlement entre la terre des aïeules et les espaces du bitume opaque qui jaillit des pipelines coloniaux. Europeans who came in North America did not understand that Indians exercised spiritual devotion to the Creator in their everyday life. C’est ce que j’ai toujours entendu de la part de personnes autochtones. Elle insiste sur la dimension globale du penser anishinabé. Enfin, ne faudrait-il pas parler des spiritualités autochtones ?